Témoignages > Mme Robert

Pendant que la majorité d'entre nous était en vacances, madame Germaine ROBERT nous a quitté le 16 juillet 2009 à la "Résidence de la Tour" à Conflans Sainte Honorine (ex: Cercle des LTT) qu'elle avait intégrée au printemps de cette année.
Elle était née le 26 février 1907 à Abbécourt, Aisne, etavait fait toute sa carrière aux LTT de mai 1927 jusqu'en février 1972 date de sa retraite.
A toute sa famille nous présentons nos sincères condoléances.


LTT Mme Robert centenaire Le collectif « Patrimoine LTT » avait fêté les 100 ans de Mme ROBERT en 2007 et lui avait adressé ce message :

« Si l’usine des LTT existait encore de nos jours, nul doute que vous seriez à l’honneur dans le bâtiment A que vous avez pratiquement inauguré en mai 1927. Vous avez été en quelque sorte une des pionnières de la réussite de cette société. »

LTT Mme Robert bientôt centenaire Madame ROBERT est entrée aux LTT en mai 1927 à l’âge de 20 ans. Elle a choisi de travailler près de son domicile. Invitée par sa belle-sœur Lucienne MENISSEZ à postuler une candidature dans l’usine où elle-même travaillait depuis 1925 à la fabrication câble. Après avoir écrit une lettre d’embauche, elle fut convoquée afin de passer quelques tests qui, à l’époque, consistaient à réaliser diverses opérations : additions, soustractions, multiplications et divisions. A la suite de cet examen, elle fut embauchée de suite à la fabrication câble comme opératrice de mesures sous la responsabilité de mademoiselle MASSONET qui par la suite deviendra madame VIAL .

Ce service était composé d’une dizaine de femmes et d’un seul homme ; le contremaître. L’ambiance y était bonne, toutes ces personnes étaient sensiblement du même âge. A cette époque, il faut se rappeler que l’usine de Conflans ne comportait que le bâtiment A. Madame ROBERT se souvient bien du directeur de l’époque, Georges VIARD, qu’elle décrit comme étant petit, rondouillard et très présent à l’usine. Par contre, elle n’a aucun souvenir de ces successeurs qui seront Louis LEDUC (1933 / 1955 ) et Eugène MUGNIOT ( 1955 / 1961 ).

Madame ROBERT fut nommée chef d’équipe avant 1936, responsable du contrôle intermédiaire des câbles avant la mise sous enveloppe, cette plateforme de travail étant incluse dans l’atelier. Elle avait un salaire correct et était peu partisane des grèves. Pour concilier sa vie de famille avec le monde du travail, madame ROBERT fit garder, après son congé de maternité, son fils par sa tante qui demeurait à proximité de son domicile.

Pendant la guerre de 39/45, l’usine, comme on le sait, fut occupée par les troupes allemandes qui se sont toujours montrées courtoises, malgré le contexte. Elle se souvient très bien de mademoiselle FOUILLEUL, son chef de service en 1968. Pour son départ en retraite en février 1972 (45 années de maison), elle reçu en cadeau un poste de radio à transistors, qui occupe toujours à ce jour une place dans son séjour. Elle allait travailler, comme beaucoup, en bicyclette et ne pris le train que sur les dernières années de sa carrière.

La fermeture du site et la démolition de l’usine de Conflans lui furent très pénibles, étant toujours restée attachée aux valeurs du travail qu’elle avait connu. Son mari, Fernand ROBERT travaillait à l’usine chimique d’Andrésy, la S.I.P.P. (Société Industrielle de Produits Pigmentés) Avec la loi des congés payés de 36 et des années suivantes, ils réalisèrent quelques séjours à travers la France, visitant l’Alsace, l’Auvergne, la Bretagne, mais préférant souvent rester chez eux, à Andrésy. Madame ROBERT occupe son temps avec la lecture, les mots croisés et le tricot.

Témoignage recueilli par Francis Colmaire